Larose Paris-Chine-Espagne-Maroc-Singapour

On reconnaît un classique à sa capacité à voyager. S’adaptant à tous les lieux et à toutes les situations, il est toujours à sa place.

Les chapeaux Larose relèvent un défi encore plus délicat: ils apportent de l’intérêt à une tenue sans toutefois la dominer. Les cofondateurs Isaac Larose et Marc Beaugé ont lancé leur collection de casquettes cinq pans en 2012, avec pour objectif de créer une version haut de gamme d’un accessoire streetwear: des proportions subtilement retravaillées, des tissus européens, une fabrication traditionnelle dans le Sud de la France. Des fedoras en feutre de lapin formé à la main, avec de larges bords souples et des zips sur le côté, ont suivi peu après. D’une simplicité trompeuse, il se font remarquer tout en restant discrets.

Nous avons fait connaissance avec Isaac Larose: grand voyageur, organisateur de soirées, et preuve vivante qu’un bon chapeau est le complément idéal d’un style de vie exceptionnel.

Isaac Larose: L’été dernier, j’ai passé un mois au Costa Rica. L’année précédente, j’ai passé un mois en Chine, puis un mois en Thailande. Et l’année d’avant, un mois en Espagne et un mois au Maroc. Et il y a trois ans, je crois que c’était la France, l’Espagne, l’Italie, et la Grèce. Il y a quatre ans, deux mois en Indonésie et une semaine à Singapour. Pour moi, le plus grand luxe, c’est prendre le temps – et du bon temps. Pouvoir profiter de chaque instant, qu’il soit passé à voyager ou à faire quelque chose qu’on aime. Larose est vraiment un projet extraordinaire, et je veux lui consacrer du temps.

Il y a un drôle de mélange entre ma vie professionnelle, dans laquelle je dois m’habiller en fonction d’un univers haut de gamme, et mon autre vie dans laquelle ma copine et moi voyageons pendant deux mois en emportant un seul short et en dormant dans des auberges de jeunesse, comme de vrais routards. Mais je suis complètement à l’aise dans ces deux contextes. Je ne voudrais pas passer tout mon temps à voyager sac au dos parce que j’apprécie les produits de qualité, j’aime le style et la mode. Mais je ne pourrais pas non plus être en permanence dans une grande ville, entouré de gens de la mode.

On n’essaie pas d’être trop fashion. Nos chapeaux sont des modèles classiques, qui peuvent être portés année après année. Et on peut les emporter avec soi en voyage, les faire vivre. On pense d’abord à ce qui est chic, et à ce qui intemporel – pas aux tendances du moment. Chacun peut y apporter sa touche personnelle. Prenez mon associé et moi: on a des styles très différents, mais on pourrait quand même porter le même modèle.

Les accessoires de tête sont des accessoires forts. Quand on vous parle, on regarde votre visage: impossible, donc, de ne pas remarquer un chapeau. Alors concernant les casquettes et les chapeaux, mon conseil est de ne pas se forcer à en porter. Si ça vous plaît, parfait! Si vous hésitez, ce n’est peut-être pas une bonne idée. [Rires]

Autrefois, les chapeaux de feutre étaient un élément important du vestiaire masculin. Beaucoup d’hommes ont une vision nostalgique des chapeaux: ils pensent à une époque très élégante et distinguée. Je ne crois pas que c’est parce que les hommes de l’époque avaient un goût vestimentaire particulièrement raffiné, mais bien parce que tout le monde s’habillait exactement de la même façon. Quand on regarde des photos de l’époque, on se dit que ces hommes étaient très élégants, mais en fait ils n’avaient pas le choix! Je crois donc que le port du chapeau devient élégant quand c’est un choix personnel.

J’ai toujours porté quelque chose sur ma tête: des casquettes, des chapeaux, des bonnets. Avant de lancer la marque, je portais tout le temps des casquettes cinq pans. C’est pour cela qu’on a commencé avec ce modèle. On a ensuite élargi notre gamme. À présent, je ne porte que des chapeaux, et plus du tout les casquettes. Je suis devenu un mec à chapeau.

Mon père était un passionné de sports extrêmes comme le ski ou le snowboard. Il nous a initiés à cet univers dès notre enfance, et j’admirais beaucoup Glen Plake, un skieur professionnel. Il avait une énorme crête et ne portait que des combinaisons fluo très, très voyantes. À cinq ou six ans, je disais tout le temps à mon père « je veux être comme lui! », et il était sceptique. Mais j’adorais son style. Plus tard, je me suis intéressé au skate et au snowboard, et je suivais toujours les personnalités les mieux habillées. Pas les meilleurs, les mieux sapés! [Rires] Et puis j’ai pris de la maturité et je me suis tourné vers la mode masculine classique, ce qui m’a amené à travailler dans la mode.

Il y a aussi un aspect mode dans le nightlife. C’est peut-être pour cela que j’ai été attiré par ce monde! Je crois que le fait d’organiser mes propres soirées m’a aidé à développer mon style personnel. C’est plus facile de se faire remarquer, et après les gens se souviennent de toi. Quand je travaille sur des salons, je suis peut-être...mieux habillé? Je ne porte pas la même chose quand je sors. Quand je sors, je suis en Vans classiques, t-shirt et jean troué. Mais toujours avec un chapeau.

On lance notre première collection noire. C’est plutôt cool parce qu’on n’avait pas fait de noir jusqu’à maintenant, que du marine. La collection noire est en quelque sorte notre gamme de grandes occasions. On l’envisage comme un produit plus habillé, pour le soir.

Le noir devrait avoir une raison d’être. Le noir est devenu tellement...omniprésent. Il a perdu un peu de son cachet. J’aime quand quelqu’un qui n’en porte pas d’habitude s’habille tout à coup en noir, pour une occasion spéciale. Ça rend le noir très élégant. Mon associé et moi, on n’en porte pas pendant la journée, alors le noir ne s’est pas imposé au sein de notre marque. Mais on a trouvé une façon de le faire qui nous correspond. Parce qu’on a bien sûr tous les deux un costume noir, et qu’il faut le porter pour certaines occasions.